Le monde artistique en général et celui de la Peinture en particulier a laissé peu de place aux femmes et pourtant……..
Depuis l’aube des temps, les femmes, de par leur nature même, plus sensible, ont toujours été portées par l’expression d’un art. Selon le continent sur lequel elles sont nées et l’environnement social et économique dans lequel elles évoluent, cette expression se manifeste différemment. Toutes ont pu être musiciennes, danseuses, brodeuses ou pratiquantes d’autres formes d’art créatif ou religieux.
La Peinture et la Sculpture retiennent notre attention car c’est là que pendant des siècles leurs talents se sont trouvés freinés pour ne pas dire dévalorisés ou spoliés par d’autres. En effet, les femmes ont toujours pratiqué la peinture mais n’ont pas été pleinement reconnues. Marginalisées ou carrément substituées par leurs conjoints, une reconnaissance tardive a réhabilité certaines d’entre elles et aujourd’hui leur statut a changé. Cependant le problème n’est pas réglé pour autant, car si un hommage leur a été rendu, pour une grande partie d’entre elles, la mémoire de leurs œuvres a été enfouie.
Un petit focus sur quelques- unes de ces femmes peut nous faire prendre conscience de la difficulté de trouver un écho quand l’expression artistique se fait sentir comme une urgence, ou plutôt comme des cris du cœur. Une brève rétrospective pour mesurer le chemin parcouru pour la Peinture au féminin.
Depuis la Mythologie jusqu’au XVIIème siècle, en passant par l’Antiquité, le Moyen-âge (le vrai), la Renaissance, les femmes, quelque soit le lieu de leur naissance, ont pratiqué le dessin et la peinture qui sont des moyens d’expression qu’on peut qualifier d’universel.
Déjà avant notre ère les femmes indiennes exécutaient des peintures vouées aux dieux et déesses du panthéon hindou. Au Moyen-âge les religieuses étaient chargées des copies et des enluminures autant que les moines des monastères. L’Histoire porte les traces des réalisations féminines de la Peinture et de la Sculpture même si elles ont été plus ou moins voilées par les comportements machistes des différentes époques.
En Europe, le XVIIème siècle a vu s’amorcer avec peine un peu d’ouverture pour les femmes peintres.
En Italie, l’Académie de Saint-Luc de Rome, fermé aux femmes s’est vu contourné par Artémisia Gentileschi, fille du peintre Orazio Gentileschi, celle-ci a pu être reconnue pour son talent.
En Espagne, Josefa Obidos, prolifique peintre d’Histoire dirigeait un atelier composé d’hommes.
En France, l’Académie Royale de Peinture et de Sculpture reçoit pour la première fois en 1663 Catherine Girardon et Elisabeth-Sophie Chéron en 1672. En un siècle et demi d’existence cette académie ne reçut que 15 femmes.
Des Pays-Bas, des femmes telles que Judith Leister et Clara Peeters et d’autres, ont laissé des œuvres qui ont traversé les siècles.
Les XVIIIème et XIXème siècle ont eu aussi leurs lots de femmes artistes « laissées pour compte », à qui l’Histoire, par souci de reconnaissance, a tenté de redonner leur place. Cependant dans les Salons de cette époque, la proportion de femmes reste très faible : -fin du XVIIème 1 femme sur 20 participait, -en 1835 1 femme sur 5 a pu recevoir une récompense, mais…dans les arts décoratifs, bien sûr considérés comme moins prestigieux. Madame Cavé, artiste reconnue, enseigne la peinture aux jeunes filles, elle écrit « quand une femme voudra viser à la grande peinture et monter à l’échelle, Oh ! alors elle sera perdue, perdue comme peintre, perdue comme femme… »
Le XIXème siècle restera la brèche par laquelle les femmes se sont introduites quand elles avaient fini de se libérer des carcans de la société de cette époque. Cependant, ce ne sera qu’à partir de 1897 que l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux- Arts de Paris ouvrira ses portes aux femmes, toujours avec beaucoup de restrictions ; et enfin en 1900 elles sont acceptées sans autre condition que leur talent.
Au XXème siècle, les institutions ont officiellement ouvert leurs portes mais les esprits ont mis plus de temps pour s’adapter à cette avancée. Fille de ou Femme de, l’appartenance familiale dans notre système patriarcal a aussi rétrogradé les femmes artistes.
Au XXIème siècle, la discrimination s’est considérablement réduite dans presque toutes les parties du monde, il reste bien sûr quelques enclaves mais le plus important c’est de favoriser les moyens d’expression quel que soit l’environnement familial.
Nous allons, par le biais de ces articles, juste mettre un peu de lumière sur les personnalités de quelques femmes dont les œuvres sont arrivées jusqu’à nous, et celles qui, toujours vivantes, continuent à apporter leur contribution à l’Art en général et en particulier à la Peinture, la Sculpture, la Photo.
Chaque quinzaine, une artiste peintre vous sera présentée.
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